E comme

EAUX SOUTERRAINES

Le rocher de Jérusalem pénétrait profondément dans les eaux souterraines (tehôm). Il est dit dans la Mishna que le Temple se trouve juste au-dessus de tehôm (équivalent hébraïque de apsû ). Et, tout comme à Babylone on avait la « porte d’apsû », le rocher du Temple de Jérusalem renfermait la « bouche du tehôm ». on rencontre des conceptions similaires dans le monde indo-européen […] Le temple italique était la zone d’intersection des mondes supérieur (divin), terrestre et souterrain.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

ÉCHEC L’homme qui a fait l’expérience originelle des situations limites est poussé du fond de lui-même à chercher à travers l’échec le chemin de l’être […] La manière dont l’homme fait l’expérience de l’échec détermine ce qu’il va devenir.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

ÉCOUTE Ce que demande le cœur qui s’ouvre, c’est cette si rare douceur qui écoute sans s’étonner et ne s’impatiente pas de comprendre. Et c’est pourquoi le langage du cœur, qui se montre souvent incertain, lent et progressif, se règle ainsi sur la façon dont on l’accueille et s’interrompt au premier signe de mépris ou de doute.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

ÉCRITURE Les Ecritures saintes ont été reçues pour la plupart dans des « états non ordinaires de conscience » ; la Bible regorge de songes ; les prophètes « rêvent » en plein jour, ils ne parlent pas le langage de la raison, leur autorité est celle du Sens.

Jean-Yves Leloup (« Prendre Soin de l’Être »)

ÉCRITURE Du reste, je ne crois pas qu'il y ait un homme assez extravagant pour oser donner l'explication de l'Ecriture Sainte et les conséquences qu'il en tire pour des inspirations divines, ni pour comparer à l'autorité de ce même livre les articles de foi qu'il a composé selon les faibles lumières de son esprit.

John Locke (« Lettre sur la Tolérance »)

ÉCRITURES Il faut retrouver, par la récitation, la « fraîcheur première » de la Parole de Dieu, ont répété les soufis. Aujourd’hui, nous disons qu’il est nécessaire de libérer le noyau mythique originel, l’intention libératrice des Ecritures de toutes les pratiques, doctrines et croyances confondues sous le nom de religion.

Mohammed Arkoun (Introduction au « Coran »)

ÉCRITURES Il faut retrouver, par la récitation, la « fraîcheur première » de la Parole de Dieu, ont répété les soufis. Aujourd’hui, nous disons qu’il est nécessaire de libérer le noyau mythique originel, l’intention libératrice des Ecritures de toutes les pratiques, doctrines et croyances confondues sous le nom de religion.

Mohammed Arkoun (Introduction au « Coran »)

ÉGALITARISME/
INDIVIDUALISME

Quand on parle de démocratie, il faut distinguer soigneusement l’idéal démocratique, lequel est tout imprégné des valeurs du christianisme, et la démocratie dans sa réalité concrète. Selon la très forte analyse de Tocqueville, la démocratie moderne, dans son effectivité, repose sur un principe opposé à celui de la démocratie antique, à savoir l’égalitarisme et la passion égalitaire. Dans l’Antiquité grecque ou romaine, la citoyenneté était une dignité réservée à certains hommes, et elle se fondait sur l’exclusion des esclaves ; le bannissement était un équivalent de la mort, étant la condamnation à ne plus exister pour la cité. La démocratie antique était donc le fait d’une élite, même si Platon y voyait déjà un régime corruptible et corrompu par le trop grand nombre (oi polloi). La démocratie moderne au contraire est portée par une tendance universaliste. Tocqueville, ne se plaçant pas au niveau de l’idéal mais de la réalité américaine, voit fort bien les conséquences de la passion de l’égalité, à savoir l’individualisme qui résulte de l’absence de différences entre les classes et, avec lui, le culte de l’immédiateté sans souci ni du passé ni de l’avenir, et la généralisation de l’envie ou jalousie. La religion lui apparaît alors comme un correctif nécessaire à cette absence de vues larges et désintéressées.

Jean-Louis Vieillard-Baron (« Quel avenir pour le christianisme dans la démocratie moderne ? »), in Cités n° 12/2002

ÉGLISE Tu vois bien, très douce fille, qu’il en est ainsi, que de mon Église qui est lieu de prière, on a fait un repère de voleurs : ils vendent et achètent et font commerce de l’Esprit-Saint. Et tu vois que ceux qui veulent les prélatures et les bénéfices de la sainte Église les achètent avec beaucoup de présents, des présents à ceux qui ont de l’argent et des denrées […]

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

ÉGLISE L’Église ne survit qu’en revenant à ses sources par-delà les rouilles, et les scléroses. Les photos de Charles de Foucauld à 25 ans nous révèlent un petit vieux. Vingt ans plus tard, son regard est celui d’un enfant… Thérèse Martin est d’une jeunesse presque invraisemblable. Son chemin d’enfance spirituelle (on dirait aujourd’hui le yoga de l’enfance) est un merveilleux raccourci vers l’Absolu.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ÉGLISE [...] il n'existe pas de signe extérieur permettant de distinguer de manière irréfutable où est la vraie Église.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

ÉGLISE Regardons une église romane dans n’importe quel village de France, n’y a-t-il pas là le témoignage d’un don que le Moyen-Âge nous fait encore, en offrant à nos regards un chant sculpté dans la pierre et qui défie l’usure du temps ? N’est-ce pas un tel don qui fait notre richesse parce qu’il fait nos racines ?

Bertrand Vergely (« Les Philosophes du Moyen-Âge et de la Renaissance »)

ÉGLISE CATHOLIQUE

J’ai choisi l’Eglise catholique parce que j’ai été élevé dans son sein et que mon enfance était imprégnée de ses mystères. Si j’étais né juif, j’aurais choisi le judaïsme. Dieu est le même, bien qu’il ait mille noms ; mais il faut en choisir un pour s’adresser à Lui.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)

EGO Les psychologues modernes cherchent seulement à donner à l’homme un ego normal.
L’état sans ego est en effet inadmissible pour l’homme moderne incapable de percevoir une réalité où son individualité n’aurait pas de place.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

EGO Comme le barrage obstrue le libre cours d’un ruisseau, comme la flûte, lorsqu’elle est bouchée, ne peut nous faire entendre sa mélodie, comme l’instrument mal accordé ne peut produire une belle musique, comme les lunettes embuées ne peuvent laisser pénétrer la lumière, ainsi l’ego par lequel l’individu est obsédé constitue l’unique obstacle à la révélation spontanée de la puissance et de la joie divines qui imprègnent tout. Détruits le barrage et tu permets aux eaux de la rivière de s’écouler avec toute leur pureté dans le courant étincelant. Vide la flûte de ce qui l’obstrue et tu joueras une mélodie céleste. Accorde l’instrument et tu en tireras la musique la plus extatique. Nettoie le verre et tu permettras à la lumière de passer avec tout son éclat. De même, élimine de ta vie le sens de l’ego et, sur-le-champ, tu libéreras ta vie pour réaliser son unité avec la Vérité immortelle, avec l’univers entier, avec le Pouvoir et la Joie infinis.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

ÉGOÏSME Reprocher à quelqu’un son égoïsme c’est l’enfoncer dans le non-amour.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

EGYPTE Lorsque tu abandonnes les ténèbres de l'idolâtrie, et que tu désires arriver à la connaissance de la loi divine, alors commence ta sortie d'Egypte.

Origène (Homélie IV sur Josué)

ÉMERVEILLEMENT [...] quand l'homme est introduit par l'action de Dieu dans le monde de la Lumière incréée, son émerveillement devant Dieu est indicible, et il ne peut trouver ni paroles, ni images, ni soupirs pour exprimer sa gratitude.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

ÉMOTION Et quand l’émotion est là, il n’est pas en notre pouvoir de nous en débarrasser à notre gré. Sinon, personne n’aurait jamais eu l’idée de rechercher la formule d’un tranquillisant […] L’émotion, c’est le fruit de la dépendance.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

EMPATHIE Quand je parle de sentiment de base , je ne parle pas de quelque chose de fugace et de vague : je parle de la faculté d’empathie que nous possédons tous, et qu’au Tibet nous appelons shen dug wa la mi sö pa – « incapacité à supporter la vue de la souffrance d’autrui » ; Parce qu’elle nous permet d’entrer dans une certaine mesure dans la souffrance d’autrui, cette faculté nous rend celle-ci intolérable, et elle constitue à ce titre l’une de nos caractéristiques les plus lourdes de conséquences. C’est ce qui nous fait réagir lorsque quelqu’un appelle à l’aide, reculer au spectacle du mal, souffrir de la souffrance des autres, mais également fermer les yeux pour éviter de voir la détresse.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

EMPIRIQUE Nous ne pouvons percevoir la présence de la réalité en soi qu’en transcendant, en dépassant la réalité empirique. Aussi le point culminant, le sens même de notre vie est-il là où nous nous assurons de cette réalité en soi, c’est-à-dire de Dieu.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

EMPRISONNER L’amour pour un seul pays, la loyauté envers une seule race, l’identité avec une seule communauté ou l’attachement à une seule famille sont tous des produits de l’ignorance. Toutes ces choses t’emprisonnent dans une cage plus ou moins grande – mais qui est toujours cage.

Swâmi Râmdâs (« Présence de Râm »)

ENDURCIR [S’] Nous nous sommes complètement endurcis et ne comprenons pas ce qu’est l’humilité ou l’amour du Christ. Il est vrai que cette humilité et cet amour ne sont connus que par la grâce du Saint-Esprit, mais nous oublions qu’il est possible de l’attirer à soi. Pour cela, il faut le désirer de toute notre âme. Mais comment puis-je désirer ce dont je n’ai pas connaissance ? Nous avons tous un peu de cette connaissance, et l’Esprit Saint porte chaque âme à chercher Dieu.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

ÉNERGIE CRÉATRICE

Qui abandonne le monde à son agitation pour se retirer dans le silence en purifiant son cœur voit l’Esprit de Dieu reposer sur lui et lui transmettre la paix dans laquelle il trouvera l’énergie créatrice.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

ENFANCE C’est ainsi qu’il faut savoir reconnaître dès l’enfance ce que le Bon Dieu demande aux âmes et seconder l’action de sa grâce, sans jamais la devancer ni la ralentir. Comme les petits oiseaux apprennent à chanter en écoutant leurs parents, de même les enfants apprennent la science des vertus, le chant sublime de l’Amour divin, auprès des âmes chargées de les former à la vie.

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

ENFANCE […] l’enfance et l’adolescence ne représentent pas un âge heureux, forcément insouciant, parce qu’on y dépend d’adultes souvent moins matures et plus bornés que soi.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

ENFANT Nous devons écouter l’enfant que nous avons été un jour, et qui continue d’exister en nous. Cet enfant sait ce que sont les instants magiques. Nous pouvons bien étouffer ses pleurs, mais nous ne pouvons faire taire sa voix. Cet enfant que nous avons été un jour reste présent. Bienheureux les tout-petits, le royaume des cieux leur appartient […]

Prêtons attention à ce que nous dit l’enfant qui vit encore dans notre cœur. N’ayons pas honte de lui. Ne le laissons pas avoir peur parce qu’il est tout seul et qu’on ne l’entend presque jamais […]

Souvenez-vous que la sagesse des hommes est folie devant Dieu. Si nous écoutons l’enfant qui habite notre âme, nos yeux brilleront à nouveau. Si nous ne perdons pas le contact avec cet enfant, nous ne perdrons pas le contact avec la vie.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)

ENFANT Il existe aujourd’hui, en presque tous les adultes, un enfant qui est toujours là, comme si dans un papillon il restait un morceau de chenille non transformée en papillon, et qui réclame toujours son père et sa mère.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

ENFANT Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ce sont les fils et les filles du désir de la Vie. Ils arrivent à travers vous mais non de vous. Et quoiqu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non vos pensées, car ils ont leurs pensées propres. Vous pouvez abriter leurs corps mais non leurs âmes, car leurs âmes habitent la demeure de demain que vous ne pouvez visiter même dans vos rêves.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)

ENFANT Si nous étions simples comme des enfants, le Seigneur nous montrerait le Paradis, et nous Le verrions dans la Gloire des Chérubins, des Séraphins, de toutes les Puissances célestes et des Saints ; mais nous ne sommes pas humbles, et c’est pourquoi nous nous tourmentons nous-mêmes et ceux qui vivent avec nous […] Mais nous, frères, humilions-nous, et le Seigneur nous révélera tout, comme un père aimant montre tout à ses enfants.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

ENFANT Un signe admirable du fait que l’être humain trouve en soi la source de sa réflexion philosophique, ce sont les questions des enfants. On entend souvent, de leur bouche, des paroles dont le sens plonge directement dans les profondeurs philosophiques.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

ENFANTS DE BABYLONE

Si c'est un bonheur de saisir les petits enfants de Babylone et de les briser contre la pierre en tuant dès le début les mauvaises pensées, nous devons bien comprendre, ici aussi, que c'est une marque de bonheur et de perfection de ne « rien laisser » en nous qui puisse « respirer » d'une manière païenne.

Origène (Homélie XV sur Josué)

ENFANT/MÈRE L’homme est l’enfant bienheureux d’une Mère bienheureuse, car Dieu est l’être même de joie et de paix immortelles. Dans le cœur que la joie divine a fait fleurir, l’amour, la compassion et la paix coulent sans cesse. Un tel amour inonde le monde et tout ce qui y habite. Le Nom divin mène vers cet océan de joie. Qu’il soit béni, qu’il soit béni, celui qui connaît et éprouve la grandeur incommensurable du Nom divin.

Swâmi Râmdâs (« Présence de Râm »)

ENFER Quel plaisir n'éprouvent-ils pas lorsqu'ils font une description si exacte de l'enfer et de tout ce qu'il renferme qu'on dirait qu'ils y ont passé plusieurs années.

Erasme (« Éloge de la Folie »)

ENFER J’ai écouté un homme auquel dix-sept années de bagne soviétique avaient donné un regard inoubliable. C’était un rescapé de l’enfer. Il essayait de nous décrire l’indescriptible, de nous faire imaginer ce qui dépasse l’imagination.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ENFER Un soir ne sachant comment dire à Jésus que je l’aimais et combien je désirais qu’Il soit partout aimé et glorifié, je pensais avec douleur qu’il ne pourrait jamais recevoir de l’enfer un seul acte d’amour ; alors je dis au Bon Dieu que pour lui faire plaisir je consentirais bien à m’y voir plongée, afin qu’il soit aimé éternellement dans ce lieu de blasphème… Je savais que cela ne pouvait pas le glorifier, puisqu’Il ne désire que notre bonheur, mais quand on aime, on éprouve le besoin de dire mille folies ; si je parlais de la sorte, ce n’était pas que le Ciel n’excitât mon envie, mais alors mon Ciel à moi n’était autre que l’Amour et je sentais comme St Paul que rien ne pourrait me détacher de l’objet divin qui m’avait ravie .

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

ENFER/PARADIS Selon la justice, tous doivent aller aux enfers, mais en chacun il y a des parcelles du paradis et de l’enfer. L’épée divine pénètre les profondeurs humaines et opère la séparation qui révèle que ce qui fut donné par Dieu comme don n’était pas reçu et actualisé, et c’est ce vide qui constitue l’essentiel de la souffrance infernale : l’amour non réalisé, la tragique non-conformité entre l’image et la ressemblance […]

Peut-on imaginer qu’à côté de l’éternité du royaume de Dieu, Dieu prépare celle de l’enfer, ce qui dans un certain sens serait un échec du plan divin, une victoire même partielle, du mal ? Or, s. Paul dans 1 Cor. 15,55 semble affirmer le contraire.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

ENGENDRER On me demanda une fois : Que fait le Père dans le ciel ? Je dis alors : Il engendre son Fils, et cette œuvre lui est si agréable et lui plaît tellement que jamais il ne fait autre chose qu’engendrer son Fils, et tous deux font fleurir le Saint-Esprit. Là où le Père engendre son Fils en moi, là je suis le même Fils et non un autre ; nous sommes certes un autre en humanité, mais là je suis le même Fils et non un autre […]

Qui connaît la vérité sait bien que le mot « Père » porte en soi un engendrer limpide et le fait d’avoir des fils. C’est pourquoi nous sommes ici dans ce Fils et nous sommes ce même Fils.

Maître Eckhart (Sermon IV en allemand )

ENGLOBANT L’englobant c’est donc ce qui, à travers la pensée, ne fait que s’annoncer. Nous ne le rencontrons jamais lui-même, mais tout ce que nous rencontrons, nous le rencontrons en lui […] Le mystique perd pied dans l’englobant […] Être superstitieux, c’est être asservi à l’objet ; la foi, elle, s’enracine dans l’englobant.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

ENNEMI (L’~) […] l’ennemi n’est pas dans un camp précis, intégriste ou progressiste, capitaliste ou communiste. Il fait sa demeure en chacun. Il se manifeste en chaque refus d’aimer, en chaque haine, en chaque mépris. Vous croyez l’avoir repéré en face ; vous vous retournez et vous le voyez dans le miroir. Il fait feu de tout bois et ne s’estime jamais aussi proche de la victoire que lorsqu’il a réussi à rendre ennemis des frères.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ENNEMI (L’~) Je ne puis, frères, ne pas vous proclamer la miséricorde de Dieu et les ruses de l’Ennemi. Quarante ans se sont écoulés depuis que la grâce du Saint-Esprit m’a appris à aimer les hommes et toute la création ; elle m’a aussi dévoilé les ruses de l’ennemi qui, par tromperie, accomplit son mal dans le monde.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

ENNEMIS Les ennemis dont il est question dans les psaumes ne sont pas des êtres de chair et de sang, mais toutes ces puissances qui nous assaillent pour nous séparer de Dieu, toutes ces puissances, autorités, dominations que le Nouveau Testament mentionne comme étant assujetties au Christ (cf. 1 Co. 15/24-25°).

Daniel Bourguet (« Vers un Chemin de Spiritualité »)

ENNEMIS Courons avec joie et amour au bon combat, sans nous laisser intimider par nos ennemis. Bien qu’invisibles eux-mêmes, ils observent le visage de notre âme, et s’ils le voient altéré par la frayeur, ils prennent d’autant plus férocement les armes contre nous […] Nous avons en vérité des ennemis méchants et malveillants, rusés et perfides, puissants, qui ne dorment jamais, invisibles et immatériels ; ils tiennent le feu dans leur main et s’efforcent d’en incendier le peuple de Dieu.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

ENNEMIS Mais celui qui n’aime pas ses ennemis, ne peut connaître le Seigneur ni la douceur de l’Esprit Saint.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

ENNEMIS (AMOUR DES ~)

C'est dans l'amour des ennemis que l'ego est crucifié et qu'une vie inespérée devient possible : l'expérience même du Christ ressuscité.

Rachel & Alphonse Goettmann (« Prière de Jésus, Prière du Cœur »)

ENRACINEMENT Après l’exaltation et la joie sensible qui peuvent accompagner la conversion, vient une période plus terne ; mais c’est un moment d’approfondissement spirituel. C’est ce temps d’enracinement, me semble-t-il, que vise cette parole de Jésus : « Ils jeûneront en ces jours-là » [Mt 9/15]. Enracinement, avec tout ce que cela suggère : le passage dans le froid et la nuit, le labeur apparemment infécond. La racine s’enfonce de plus en plus dans la terre, elle s’éloigne du soleil, elle porte son fruit sans le savoir. Mais la joie du premier jour est toujours là, bien qu’intériorisée : petite lumière dans le sanctuaire du cœur qui rappelle la grande Présence invisible, même aux heures les plus crucifiantes de la purification. C’est vraiment ce jeûne au sens large que doivent pratiquer les disciples qui attendent le second avènement de leur maître.

Les moines de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire (« Méditations Bibliques » du 6 juillet 2002)

ENSEIGNEMENT La véritable transmission de l’enseignement est orale, personnelle et graduelle.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

ENTRAILLES Saint Grégoire Palamas (XIVe siècle) et d’autres Pères précisent qu’il faut « comme point d’appui le nombril », car « la loi de mon Dieu est au milieu de mon ventre ». Par là, ils ne donnent pas des recettes, mais sont tout simplement honnêtes avec le mouvement de l’Incarnation qui transforme les entrailles de l’homme en matrice de vie.

A. & R. Goettmann (« Sagesse et Pratiques du Christianisme »)

ENTHOUSIASME Un mot définit la « jeunesse spirituelle » : Enthousiasme… Curieusement ce mot est d’origine religieuse : il évoque la présence de Dieu à la racine de notre être…

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ENÛMA ELISH Au cours de la cérémonie akîtu , qui durait douze jours, on récitait solennellement et à plusieurs reprises le poème dit de la Création , Enûma Elish, dans le temple de Marduk . On réactualisait ainsi le combat entre Marduk et le monstre marin Tiamat, combat qui avait eu lieu in illo tempore et qui avait mis fin au Chaos par la victoire finale du dieu.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

ENVIRONNEMENT […] le fait que nous soyons toujours plus nombreux à reconnaître qu’on ne peut éternellement continuer à maltraiter l’environnement est aussi une raison d’espérer.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

ÉPIGNOSE La philologie seule ne suffit jamais à donner tout le sens des textes sacrés. Il fallait la géniale pénétration patristique dans la sève de la substance biblique, l’épignose , que Horn traduit très heureusement par « sens de Dieu ».

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

ÉPIPHANIE Ce Dieu du peuple juif n’est plus une divinité orientale créatrice de gestes archétypaux, mais une personnalité qui intervient sans cesse dans l’histoire, qui révèle sa volonté à travers les événements (invasions, sièges, batailles, etc.) […] Aussi est-il vrai de dire que les Hébreux furent les premiers à découvrir la signification de l’histoire comme épiphanie de Dieu, et cette conception, comme on devait s’y attendre, fut reprise et amplifiée par le christianisme.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

ÉPOQUE (NOTRE) Or, notre époque confond tout, l’intellectuel et le spirituel, le psychologique et l’intériorité, les valeurs civiques et les vertus morales…

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

ÉPREUVE L’épreuve a ceci de bon que parfois elle incline à la réflexion.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

ÉPREUVE Ce n'est que par l'épreuve qu'une action reçoit sa valeur éternelle.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

ÉPREUVE […] je devais passer par le creuset de l’épreuve et souffrir dès mon enfance afin de pouvoir être plus tôt offerte à Jésus. De même que les fleurs du printemps commencent à germer sous la neige et s’épanouissent au premier rayon du Soleil, ainsi la petite fleur dont j’écris les souvenirs a-t-elle dû passer par l’hiver de l’épreuve…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

ÉQUANIMITÉ L’équanimité n’est pas l’indifférence.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

ERASME Erasme était la lumière de son siècle, d'autres en furent la force.

Stefan Zweig (« Érasme »)

ERMITE Chaque homme doit, dans une certaine mesure, être un ermite dans son cœur.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

EROS Nous avons réduit l'éros à une fonction : elle est défunte chez le célibataire et utilitaire chez les personnes mariées.

Alphonse Goettmann (« Le Chemin » n° 47)

ERREUR/VÉRITÉ Une erreur ne devient pas vérité parce que tout le monde y croit, pas plus qu’une vérité ne peut devenir erreur
lorsque personne n’y adhère.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

ESCLAVE Dès que le comportement de l’autre ne correspond plus à l’attente de l’ego, l’émotion naît et, avec elle, voici le mental au lieu de la vision, la réaction au lieu de l’action. C’est un statut d’esclave.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

ESPÉRANCE L’espérance est l’aspect eschatologique de la foi, c’est la foi tournée vers ce qui vient. Si la foi est le ressourcement en arrière dans la tradition, l’espérance est le ressourcement en avant dans l’eschatologie.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

ESPÉRANCE L’Espérance, c’est le goût inoubliable qu’a laissé la patrie dans le cœur de l’exilé, c’est le vide laissé par la fiancée lointaine dans le cœur de l’amoureux, c’est le goût de l’Éternité…

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ESPOIR/DOUTE Dès que l’homme en effet prend conscience du fardeau de ses péchés, il acquiert la pénitence, qui inclut une crainte constante de Dieu, tout en tenant de côté les biens de ce monde, jusqu’à ce qu’il parvienne à la confiance qui a deux pieds pour ainsi dire, l’espoir et le doute. La confiance engendre l’espoir auquel se mêle parfois le doute. Dans la confiance en Dieu, l’homme espère obtenir la rémission de ses péchés : ainsi, il avance. Souvent cependant, il se demande si ses péchés lui seront un jour remis : dans ce cas, il recule.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

ESPRIT (PNEÛMA) L’axe de la pensée johannique , l’inhabitation de l’Esprit de Dieu, présuppose ce qui le reçoit dans l’être humain et par suite ce qui lui est conforme – l’esprit humain, pneûma […] On peut donc affirmer que le pneûma marque l’homme de son origine céleste et détient les prémices du Royaume […] Ainsi l’esprit est ce point avancé de l’être humain qui communie et participe à l’au-delà, conformément à la structure d’être à « l’image ».

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

ESPRIT Le mot tibétain lo, par lequel on entend « esprit », inclut à la fois l’idée d’être conscient et de sentir, ce qui laisse entendre que la pensée et l’émotion ne sont pas dissociables. Ainsi, même une qualité comme la couleur est conçue comme ayant une « tonalité », une dimension affective, et l’idée de sensation s’accompagne toujours d’un événement d’ordre cognitif. Comprendre, c’est aussi savoir discerner ses émotions, qu’elles soient essentiellement instinctuelles, comme le dégoût à la vue du sang, ou qu’elles aient une composante rationnelle, comme la peur de la pauvreté.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

ESPRIT Pour ma part, je réponds que là où respire l’âme, la mécanique ne tient plus ; que le système social, économique, politique s’effondre comme château de cartes face au monde de l’Esprit, qu’il se révèle illusoire et accessoire devant l’essentiel […]

Et au fond c’est cette puissance qui ne plie devant rien qu’ils recherchent en s’affamant. Cette instance supérieure se nomme l’Esprit. En l’être humain, l’esprit représente le noyau inattaquable, immuable, indestructible, il est cette fine pointe de l’âme capable de s’approcher de l’Absolu, de s’unir à la Divinité.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

ESPRIT/CHAIR L’esprit me tire d’un côté et la chair de l’autre. La liberté vient de l’action conjuguée de ces deux forces mais on n’y parvient lentement qu’après maintes étapes et pénibles difficultés. La liberté ne me viendra pas d’un refus systématique d’agir mais d’une action réfléchie et menée avec détachement. Cette lutte aboutit à constamment crucifier la chair pour mieux libérer l’esprit.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

ESPRIT-SAINT Partiellement nous avons saisi : l’Esprit Saint est la Vie éternelle ; l’âme vit dans l’amour de Dieu, dans l’humilité et la douceur du Saint-Esprit ; mais il faut donner à l’Esprit Saint un grand espace dans notre âme, pour qu’Il puisse vivre en elle et que l’âme sente vraiment sa présence.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

ESSENTIEL Je bénis ce monde où nous sommes acculés à l’essentiel .

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ÉTAT L’État sait anesthésier le peuple, le rendre plus malléable. Toutes sortes de drogues lui sont administrées : télévision, vidéothèque, informatique, sans oublier le tabac et l’alcool qui remplissent les caisses des gouvernements.

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

ÉTERNEL En s'immergeant dans l'instant, le soufi rejoint l'éternel.

Eric Geoffroy (« L’Instant Soufi »)

ÉTERNITÉ Si l’humanité peut retrouver foi en l’Éternité, la jeunesse de l’homme ne sera pas derrière lui… mais devant. Au lieu de redire avec nostalgie : « C’était le bon temps »… il préparera de nouvelles aurores. La jeunesse est au bout du chemin.

Il y a en chacun de nous un élan que rien ne pourra rassasier hormis l’éternité.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

ÉTHIQUE Pour pouvoir définir les normes dont l’éthique a besoin, il faut faire l’hypothèse de l’existence d’une faculté distincte de l’opinion, l’intellect (noûs), susceptible de percevoir ce que sont les choses (et non pas seulement ce qu’elles semblent être).

Luc Brisson et Jean-François Pradeau (« Le Vocabulaire de Platon »)

ÉTHIQUE Au-dessus de l'éthique des esclaves et des mercenaires, l'Evangile pose l'éthique des amis de Dieu.

Paul Evdokimov (« La Nouveauté de l’Esprit »)

ÉTHIQUE (VALEUR ~ D’UN ACTE)

Le facteur le plus déterminant pour juger de la valeur éthique d’un acte n’est […] ni son contenu ni son effet. En réalité, les fruits de nos actions ne dépendent que rarement de nous seuls – que le timonier parvienne à conduire son bateau à bon port au milieu de la tempête ne résulte pas uniquement de sa façon de piloter. Ainsi, il arrive que l’effet ait une importance tout à fait secondaire. Au Tibet, ce qu’on estime déterminant pour la valeur éthique d’un acte, est ce qu’on appelle le kun long individuel. Traduit littéralement, kun veut dire « de fond en comble , tandis que long (wa) signifie l’acte par lequel quelque chose surgit, survient, s’éveille. Dans le sens où on l’emploie ici, le terme kun long doit être compris comme ce qui, d’une certaine façon, détermine nos actes, qu’ils soient intentionnels ou non. Il indique l’état général où se trouvent le cœur et l’esprit. Si celui-ci est sain, il s’ensuit que, éthiquement, l’acte lui-même l’est aussi.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

ÉTOILE La vie des étoiles dure aussi longtemps que durent leurs réserves de carburant nucléaire […] Toutes les étoiles n’ont pas la même durée de vie. Les plus massives sont aussi les plus brillantes et les plus brèves […] Elles s’éteignent après quelques millions d’années seulement. A l’échelle astronomique, ce sont des feux de paille. Les moins massives, au contraire, vivent d’une façon plus parcimonieuse. Une étoile comme le Soleil, par exemple, peut briller pendant dix milliards d’années. Les étoiles plus petites encore ont des durées de vie qui se chiffrent en centaines de milliards d’années.

Hubert Reeves (« Patience dans l’Azur », l’Evolution Cosmique)

ÊTRE/AVOIR Bonheur ou malheur sont l’expression de ce que nous sommes, non le résultat de ce que nous avons.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

ÊTRE (L) Les innombrables gestes de consécration – des espaces, des objets, des hommes, etc. – trahissent l’obsession du réel, la soif du primitif pour l’être.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

ÊTRE (L’) Pour l'homme au moi existentiel réussi, la vie ne s'ordonne pas autour d'une position dans le monde ; elle tend vers la transparence à l'Être surnaturel et la transformation du monde qu'il exige.

Karlfried Graf Dürckheim (« L’Homme et sa Double Origine »)

ÊTRE (L’) Dans les situations limites, on rencontre le néant, ou bien on le pressent, malgré la réalité évanescente du monde et au-dessus d’elle, ce qui est véritablement. Le désespoir lui-même, du fait qu’il peut se produire dans le monde, nous désigne ce qui se trouve au-delà.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

ÉTROITESSE D’ESPRIT

L’étroitesse d’esprit, que l’épître aux Hébreux appelle « endurcissement », pousse à se mettre en colère contre tout ce qui sort du cadre étroit de nos principes.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

EUPRAXIE Toutes les religions le savent bien – ou devraient le savoir : si l’orthodoxie est aisée, c’est l’eupraxie qui est difficile et qui engage, elle, sérieusement notre comportement.

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)

ÉVANGILE Qu’on relise, qu’on prêche, qu’on médite cent fois les pages de la sainte Écriture dans le saint Évangile , on y découvre toujours une nouvelle vérité que jamais personne n’y avait encore trouvé.

Jean Tauler (« Aux Amis de Dieu », sermon 2)

ÉVANGILE Mais c’est par-dessus tout l’Évangile qui m’entretient pendant mes oraisons, en lui je trouve tout ce qui est nécessaire à ma pauvre petite âme. J’y découvre toujours de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux.

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

ÉVEIL L'éveil philosophique profond, l'éveil métaphysique, c'est lorsque la totalité de l'expérience éblouit le regard de l'intelligence qui saisit la réalité avec une plénitude débordant encore le pouvoir de l'analyse. Mais le discernement de l'essentiel a eu lieu : l'être est. L'universel est.

Simonne Nicolas (« Pour Comprendre la Philosophie »)

ÉVÉNEMENT Nous pouvons assigner une place à chaque événement de notre vie, de telle façon que cet événement nous soit le plus utile possible en ce qu’il a d’heureux, le moins affligeant en ce qu’il a de néfaste.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)

ÉVOLUTION Pour bien comprendre ce qu’est toute voie, autrement dit le processus d’évolution possible de l’être humain, il ne faut jamais perdre de vue que le « Progrès » au sens de cheminement en avant s’effectue dans les deux directions conjointes du dépouillement et de l’expansion.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

ÉVOLUTION On peut traduire de plusieurs façons l’aspect durée de l’évolution, par exemple avec l’image d’un calendrier : l’existence de l’univers ayant couvert une année, on aurait alors la formation de la terre le 14 septembre, l’apparition de la vie le 25 septembre, les poissons le 19 décembre, les premiers humains le 31 décembre à 22h30, la naissance du Christ à 23 h52 mn et 50 secondes, il y a moins d’une minute…

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)

EXALTATION On peut estimer que l'homme de l'exaltation est soulevé par des puissances qui le dépassent, tandis que le sage tient toute sa force de lui-même. Mais le sage reconnaît sa limite, non pas le héros exalté.

Simonne Nicolas (« Pour Comprendre la Philosophie »)

EXCLU D’une façon générale, le message du rabbi concerne avant tout ceux que nous appelons aujourd’hui les exclus. Le rabbi ne rechignait pas à côtoyer toutes sortes de gens et quelle que fût leur réputation auprès des Juifs de l’époque. Pour ne citer que Mathieu, disciple de Jésus et auteur de l’un des Evangiles, c’était un collecteur de taxes à la solde des Romains, et donc une sorte de collabo…

Théodore Monod (« Révérence à la vie »)

EXCLU Les premiers jours du Dieu fait homme, ses premiers cris, sont ceux d’un exclu. Les portes des auberges de Bethléem lui sont fermées. Il va naître dans les courants d’air et la poussière d’un débarras. Ses derniers jours, ses derniers cris sont ceux d’un exclu.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

EXÉGÈSE Ni la recherche historique ni l’exégèse ne peuvent nous faire pénétrer en ce Centre mystérieux vers lequel converge toute la Bible et en lequel chaque mot trouve sa plénitude, si ce n’est l’Esprit.

A. & R. Goettmann (« Sagesse et Pratiques du Christianisme »)

EXIL C’est une chose excellente que le détachement ; et l’exil volontaire en est la mère […] Toi qui t’es exilé du monde, ne touche plus au monde, car les passions ne demandent qu’à revenir.

Quand les démons, ou les hommes, nous louent de notre exil volontaire comme d’un grand exploit, pensons alors à celui qui, pour nous, s’est exilé du ciel sur la terre, et nous nous trouverons incapables de jamais faire assez.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

EXIL Le sentiment d’exil et la puissante nostalgie qui l’accompagne (nostalgie, au sens premier de « mal du retour ») ne sont pas liés à une religion particulière mais ils s’expriment à travers la quête philosophique, les mythes légués par les diverses civilisations, la voie monastique et érémitique et toutes les spiritualités d’Occident. Les poètes, les artistes sont plus que d’autres touchés par ce mal qui les tourmente et les fait avancer et créer.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

 

EXIL La terre me semblait un lieu d’exil et je rêvais le Ciel… […]
et je comprenais qu’au Ciel seulement la joie serait sans nuages…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

EXORCISER Pour celui qui a vaincu les démons, le monde est exorcisé.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Aux Prises avec le Mal »)

EXPÉRIENCE Il y a une différence entre la religion qui est basée sur un enseignement (belief) et l'expression d'une expérience
(faith).

Karlfried Graf Dürckheim (« L’Esprit Guide »)

EXPÉRIENCE Il est certain que les mots, le Verbe, restent des coquilles vides sans la marque de l’expérience, qui peut être blessure avant la Grâce.

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

EXPÉRIENCE Quand les saints Pères traduisent en paroles leur expérience, cela ne prend pas le caractère de constructions scolastiques, mais c'est une âme qui se révèle.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

EXPÉRIENCE MYSTIQUE

L’expérience mystique de Dieu possède des caractéristiques déterminées que toutes les religions ont en commun. Il s’agit d’une expérience subjective allant de pair avec un voyage intérieur et non d’un fait objectif extérieur à la personne.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

EXTASE Le Dieu des philosophes grecs ignorait le mystique qui parvenait parfois à l’union extatique avec le divin, tandis que le Dieu de la Bible se tourne vers l’humanité. Dieu connaît alors lui aussi une « extase » qui l’emporte, au-delà de lui-même, vers le royaume fragile de l’être créé.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

EXTASE Analogue au calme du plein midi, l'instant d'extase né de la rencontre de l'âme et de Dieu est aussi intense que
rapide.

Marie-Magdeleine Davy (« Initiation à la Symbolique Romane »)

EXTRAORDINAIRE L’extraordinaire est tout le temps là, partout, et […] tout caillou est un diamant pour qui sait voir.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)